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Thérèse de Lisieux/1 : En coeur à coeur avec Jésus



Une nouvelle rencontre, aujourd’hui avec celle qu’on a appelé la Petite Thérèse : Parce qu’elle était une petite fille, puis une jeune femme, qui a donné tout son amour dans la simplicité. Ce qui fait d’elle une des plus grandes saintes de toute l’histoire…



- Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre !


Cette parole d’amour toute simple, elle a été prononcée par une jeune femme au moment de mourir de maladie alors qu’elle n’avait que 24 ans.


Une jeune femme dont la courte vie est une des plus belles histoires de simplicité et d’amour qu’on connaisse. Elle a mené une vie si simple qu’un jour, une religieuse a dit d’elle qu’elle n’avait jamais rien fait d’extraordinaire dans sa vie.


Pourtant, si sa vie a été courte, elle a été si belle et si bonne que depuis sa mort, Thérèse est devenue la sainte la plus connue et la plus respectée au monde – à l’exception bien-sûr de la Vierge Marie !


Elle s’appelait Thérèse Martin. Elle était la 5ème fille d’une famille normande de la fin du XIXème siècle, qui aimait tellement Jésus qu’elle a réussi, malgré beaucoup d’obstacles, à devenir religieuse alors qu’elle n’avait que 15 ans.


Alors, qu’est-ce qui a fait de cette petite Thérèse, morte à seulement 24 ans, une telle sainte ? Je vais te le raconter maintenant.


Thérèse est née le 2 janvier 1873 dans une famille où il y avait déjà quatre filles, Marie, Pauline, Léonie et Céline. Les parents, Louis et Zélie Martin, formaient un couple très uni et très chrétien. Ils étaient si exemplaires que l’Église catholique a déclaré qu’ils étaient saints eux-aussi, comme leur fille !


À sa naissance, Thérèse est de santé fragile. C’est une époque où souvent, les bébés meurent après seulement quelques jours ou quelques semaines. Déjà, Louis et Zélie ont perdu deux petits garçons et deux petites filles. C’est pourquoi ils décident de confier leur dernier né à Rose, une nourrisse qui va s’occuper d’elle pendant quelques mois dans le calme de la campagne normande.


Quand elle revient habiter chez ses parents, Thérèse est une petite fille joyeuse, qui manifeste un certain caractère, et qui est très franche. Surtout, elle est déjà très pieuse. Dès l’âge de 3 ans, elle décide de ne jamais rien refuser à Jésus.


Thérèse aime très fort sa Maman qu’elle aime suivre partout dans la maison. Elle est très attachée à son papa qui l’aime tendrement, ainsi qu’à ses quatre sœurs. La maison vit dans le bonheur et l’harmonie.


Un premier malheur touche la famille quand Thérèse n’a que 4 ans. Sa maman meurt d’une maladie. Thérèse demande alors à Pauline, l’une des ses sœurs les plus grandes, de s’occuper d’elle comme une nouvelle maman.


C’est à ce moment que Louis Martin décide de quitter Alençon, la petite ville de normandie où il avait rencontré Zélie. Toute la famille va aller habiter à Lisieux dans la belle maison des Buissonnets, pas loin de celle de l’oncle Isidore, le frère de Louis. L’épouse d’Isidore, tante Céline, va aider les grandes sœurs dans l’éducation des petites.


Quand Pauline réveille Thérèse le matin, celle-ci a pour Jésus sa première pensée. Elle lui adresse une petite prière et lui offre sa journée. Le soir, avant de dormir, elle demande toujours à Pauline :


- Est-ce que j’ai été mignonne aujourd’hui, Jésus est-il content de moi ?


Thérèse aime apprendre, même si elle a du mal en orthographe et en grammaire. C’est une bonne élève, qui est toujours première en catéchisme.


Avec ses sœurs, elle aime surtout entrer dans les églises pour rendre visite à Jésus. Souvent elle apporte des fleurs qu’elle dépose sous la statue de Marie, et pour prier, elle danse et saute de joie.


L’été, Louis l’entraîne dans des parties de pêche. Et quand on croise un pauvre en chemin, il demande à Thérèse de lui donner une pièce : donner à un pauvre, c’est donner à Jésus.


Louis Martin est un homme bon, qui appelle Thérèse sa petite Reine. Il l’aime sans la gâter. Et elle, elle aime le voir prier, elle a dit un jour que c’est comme ça qu’elle a appris comment prient les saints.


Un soir, elle voit des étoiles qui forment une lettre qui ressemble à un T. Elle dit à son père :


- Regarde Papa, mon nom est inscrit dans le ciel


En tout, elle voit un signe de l’amour et de la présence de Dieu.


Avec ses sœurs, elle aime jouer qu’elle est une religieuse.


Un jour, elle a une vision d’un vieux monsieur fatigué qui ressemble à son père, elle comprendra beaucoup plus tard qu’elle a compris qu’il allait vieillir et tomber malade.

Elle se confesse pour la 1ère fois à l’âge de 6 ans. Ce jour là, elle dit au prêtre :

- puisque c’est à Jésus que je parle à travers Mr le Curé, est-ce que je dois lui dire que je l’aime de tout mon cœur ?


À l’école, elle ne se plaint pas de ses camarades qui se moquent parfois de la plus petite des cinq sœurs Martin, comme si elle était leur bébé.


Thérèse a le cœur fidèle, elle ne connaît pas la méchanceté. Mais elle souffre que les amitiés qu’elle a avec les enfants de son âge sont toujours passagères. Elle comprend que les sentiments humains ne sont pas éternels. Elle, elle est assoiffée d’amour. Elle tourne son cœur vers Jésus qui l’attire de plus en plus.


Pauline décide de rentrer au Carmel à la suite de Marie. C’est très dur pour Thérèse qui comprend que sa seconde Maman va la quitter.


Quand Pauline lui explique que c’est pour être tout le temps avec Jésus, c’est aussi un signal pour Thérèse qui entend dans son coeur que Jésus l’attend elle aussi au Carmel.


Quand elle va voir Pauline au couvent, elle ne peut pas lui parler longtemps. Elle en sort plus blessée à chaque fois. Elle garde pourtant son chagrin pour elle.


Elle commence alors à avoir des maux de tête. Quand elle est alitée, elle dit qu’elle passe presque tout son temps à penser à Dieu. Elle aime tellement le petit Jésus de la crèche, celui qui s’est fait tout petit pour sauver les plus petits parmi nous ! Elle choisit son futur nom quand elle deviendra religieuse : elle s’appellera Thérèse de l’Enfant Jésus.


Son état s’aggrave encore. Elle a dix ans. On dit qu’elle souffre d’une maladie très grave. Le médecin déclare que rien ne peut la sauver. Son père fait prier une neuvaine et dire des messes à Notre Dame des Victoires, l’église parisienne qu’aimait beaucoup Zélie Martin, la maman de Thérèse.


Un jour que sa sœur veille auprès de son lit, Thérèse regarde une statue de la Vierge posée dans la chambre. Elle voit alors que celle-ci se tourne vers elle et lui sourit. Thérèse se met à pleurer des larmes de bonheur. Elle a compris qu’elle a une maman au ciel qui l’aimera toujours. Elle est guérie.


Elle sait qu’elle a failli mourir, elle pense à tous ceux qui meurent sans avoir reçu le baptême. Un jour, elle pose cette question à Mr le Curé :


- vous dites que les enfants morts sans baptême ne verront jamais le bon Dieu, mais Il est si bon, je suis sûre qu’Il peut permettre à ces petits innocents de se réjouir avec Lui.


C’est le jour de sa 1ère communion : Après avoir reçu l’hostie, elle dira à sa sœur :


- ah ! qu’il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme !... Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée et je disais aussi : je vous aime, je me donne à vous pour toujours.


À cet amour, Thérèse a compris que sa vie entière sera de répondre par l’amour.


Le lendemain, un peu nostalgique, Thérèse souhaite communier de nouveau. Désormais, elle va communier à chaque fois qu’elle le pourra.


Thérèse vit son enfance dans un bonheur sans nuages. Mais quand elle a 12 ans, elle est attaquée par des pensées qui lui font beaucoup de mal. Elle est prise de scrupules, c’est à dire qu’elle sent qu’elle ne fait que du mal et que ses péchés sont trop lourds. C’est déjà une période un peu triste pour elle : Deux de ses sœurs, Marie et Léonie, ont décidé de rejoindre le Carmel à leur tour. La maison des Buissonnets est devenue presque vide.


Elle se tourne vers la Vierge Marie pour qu’elle la console. Thérèse a aussi l’idée de prier ses 2 frères et ses 2 sœurs qui sont morts après leur naissance. Elle leur demande de l’aider.


À la messe de Noël 1886, alors qu’elle a presque 14 ans, elle médite sur Jésus, cet enfant faible qui nous a apporté tant de force. Elle a le sentiment d’être unie à Lui en communiant, ce qui la remplit de joie.


Le soir, de retour à la maison et au moment de la distribution des cadeaux, elle accepte une remarque de sa sœur Céline, qui aurait pu la blesser. Plutôt que de pleurer, elle trouve sa consolation en Jésus. Et elle retrouve sa gaieté et sa joie de vivre, c’est une profonde transformation qu’elle vit grâce à l’enfant Jésus de la crèche. Elle a aussi compris que pour ne plus être triste, il fallait cesser de penser à soi en pensant aux autres. Elle sait enfin que c’est en s’oubliant soi-même, pour faire plaisir autour de soi, qu’on devient meilleure !


Elle a la certitude que Jésus veut son entrée au Carmel. Elle attend encore quelques mois avant d’en parler à son père, le jour de la fête de la Pentecôte.


Louis Martin s’y attendait, mais il est quand-même surpris par cette annonce, si tôt, alors que Thérèse n’a que 14 ans !


Un jour qu’elle est à la messe, une image pieuse tombe de son missel. C’est Jésus en croix. Thérèse est très frappée parce que sur l’image, du sang coule d’une des mains de Jésus. Personne ne se tient à cet endroit pour recueillir ce sang si précieux !


Elle le décide : cette place et cette mission, ce sera la sienne : recueillir le sang répandu par le Christ pour nous sauver, et le transmettre comme une pluie bienveillante d’amour et de pardon.


C’est l’année où doit être exécuté Panzini, un grand criminel qui est condamné à mort. Thérèse le prend pourtant en pitié et commence à beaucoup prier pour que cet homme se retourne vers Dieu avant de mourir. Elle prie aussi pour recevoir un signe que Panzini a demandé le pardon de Dieu.


Le lendemain de l’exécution, elle lit dans le journal qu’au moment de monter sur l’échafaud, Panzini a refusé la prière d’un prêtre. Thérèse est très triste. Mais elle lit l’article jusqu’au bout : juste avant de mourir, il a demandé qu’on lui apporte un crucifix qu’il a embrassé trois fois. Thérèse pleure de joie. C’est pour elle la confirmation que Jésus la veut au Carmel, pour qu’elle l’aide à sauver beaucoup d’autres pécheurs.


Elle n’a que quinze ans, Thérèse est beaucoup trop jeune pour entrer au couvent. Il va falloir qu’elle obtienne une autorisation exceptionnelle. Mais le supérieur du Carmel refuse nettement. Alors, elle réussit à convaincre son père d’aller voir l’évêque de Bayeux. Mais celui-ci cherche à convaincre Thérèse qu’elle doit rester encore quelques années dans sa famille, auprès de son père.


Thérèse est très triste, mais une lueur d’espoir apparaît quand son père lui apprend qu’il va l’emmener en pèlerinage à Rome. Elle va en profiter : elle demandera la permission au Pape !


C’est un très beau voyage, qui commence par un passage à Paris, à l’église de Notre Dame des Victoires très chère à la famille Martin. On visite la Basilique du Sacré-Cœur à Montmartre qui est encore en construction. En chemin vers Rome, on découvre les belles villes d’Italie.


Pendant le voyage, Thérèse a l’occasion de passer du temps avec les prêtres qui accompagnent le groupe. Elle comprend qu’ils sont des hommes avec des défauts comme les autres, elle décide qu’elle consacrera une grande partie de sa vie à prier pour eux.

Arrivée à Rome, elle visite les lieux historiques. Elle est très attirée par le Colisée où sont morts tant de martyrs des romains.


Vient le jour de la rencontre avec le Pape Leon XIII. Il y a tout un cérémonial imposant et intimidant. Très vite, Thérèse comprend qu’il sera compliqué d’aller lui parler. Le chanoine qui organise cette entrevue explique que le pape est fatigué et un peu malade. Il va falloir passer rapidement devant lui pour recevoir sa bénédiction, sans lui adresser la parole.


Quand vient le tour de Thérèse, elle s’avance, s’agenouille devant Léon XIII, et s’élance quand-même :


- Très Saint Père… j’ai une grande grâce à vous demander : Permettez-moi d’entrer au Carmel à l’âge de 15 ans.


Le Pape est surpris. Il se retourne vers le chanoine qui ne cache pas son irritation envers Thérèse. Il tente quand-même d’expliquer la démarche de la jeune fille qui en profite pour ajouter :


- Oh, si vous disiez oui, tout le monde voudrait bien…


Le pape lui répond :


- Allons mon enfant… vous entrerez si le Bon Dieu le veut.


Thérèse voudrait encore parler et le supplier, mais elle doit déjà se relever et quitter le Pape sans avoir obtenu l’autorisation qu’elle était venue chercher.


Lorsqu’elle part de Rome, Thérèse est en larmes. Et si elle est très triste, la paix vient peu à peu dans son cœur pendant que le pélèrinage se termine. Après tout, elle le sait : Elle a fait tout ce dont elle était capable, elle confie sa demande dans la prière.


De retour à Lisieux, on est quelques jours avant Noël. Thérèse espère toujours entrer au Carmel le plus tôt possible. Elle écrit de nouveau à son évêque.


Et le 2 janvier, le jour de son anniversaire, elle reçoit une lettre, c’est un grand cadeau. L’évêque autorise son entrée au Carmel !


Mais il va encore falloir attendre un peu, jusqu’à la fin du Carême. Thérèse va vivre les derniers mois en famille en apprenant la patience et le respect du temps.


Cette histoire n’est pas finie, mais tu es peut-être un peu fatigué et si c’est l’heure de dormir, je te propose de te retrouver dans quelques jours pour t’en raconter la suite. Alors bonne nuit, fais de beaux-rêves !



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